Le Temps des Contes

Un RPG reprenant les bases de OUAT dans un contexte inédit et de nouveaux lieux, avec les anciens de la série et les nouveaux. Bienvenue à Bourg-Le-Conte !
 
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 There's nowhere to hide here || Lewis F. Pepper

 
Candide Dagenhart

Candide DagenhartCoraline

Histoires : 68

Conte : Coraline || Fran Bow || Little Nightmares || Five Nights at Freddy's

Personnage : Coraline || Fran || Six || the Puppet

Avatar : Ksenia Solo

Date d'inscription : 29/11/2018

There's nowhere to hide here || Lewis F. Pepper Empty
MessageSujet: There's nowhere to hide here || Lewis F. Pepper   There's nowhere to hide here || Lewis F. Pepper EmptySam 15 Déc - 14:52

There's nowhere to hide here
Fly like a butterfly like a butterfly I won't keel over and die I don't know how to do this I think I know but I don't really know where am I gonna go

Trois p’tits chats, trois p’tits chats, chats, chats…

Une drôle de mélodie de comptine d’enfant flottait dans l’esprit de Candide tandis que la nuit s’emparait de son environnement. Elle avait décidé de prendre congé de sa surcharge de travail, sans que le moindre stress à ce sujet ne l’assaille ; elle était le genre de personne qui pouvait décider à n’importe quel instant de ne pas se préoccuper de telle ou telle chose, aussi urgente soit la chose. Comme beaucoup de caractéristiques chez la plupart des gens, cela pouvait être une grande qualité, et un horrible défaut. Ce qui la préoccupait cependant, à ce moment-là aux crépuscules, c’était une petite silhouette féline qui laissait échapper de faibles miaulements à mesure qu’elle évoluait au fil de la rue à demi-éclairée. Encore un virage à gauche et chat comme jeune femme seraient au cimetière ; bien sûr, le chat vira à gauche, et Candide sourit. Elle ne savait pas trop pourquoi elle le suivait, mais c’était comme un insecte volant attiré par une lumière ; suivre les chats de gouttière, jusqu’à grimper dans les arbres avec eux, faisait parti de la liste des hobbies étranges de la jeune femme. Elle avait cette étrange impression, en arrière-plan, que peut-être le chat qu’elle croisait était le sien, même si la pensée restait fondamentalement absurde étant donné qu’elle n’avait jamais eu de chats de sa vie. C’était un peu comme un délire possessif, peut-être…

Le chat disparu entre deux tombes, et Candide dû plisser les yeux pour s’adapter à l’obscurité de plus en plus envahissante. Il n’était même pas tard, mais l’approche de l’hiver racourcissait les jours comme d’ordinaire, bien que Candide, à aucun moment, ne s’était dit qu’il n’y avait rien d’ordinaire ni dans cette journée, ni dans cette ville. Même les nouveaux venus ne l’inquiétaient pas plus que cela ; Candide étant elle-même une marginale qui vivait majoritairement la nuit, ça n’était pas comme si elle connaissait tout le voisinage et sociabilisait tout court avec eux, alors des habitants générationnels ou des nouveaux, elle se fichait un peu de son entourage. Ce qui la préoccupait le plus à cet instant, et le seul vivant avec qui elle avait envie de sociabiliser, c’était ce chat noir et blanc. Cela dit, le chat en question n’avait pas l’air d’en avoir trop envie. En fait, il avait les oreilles quasiment écrasées sur sa tête, se retournant vers Candide de temps en temps, comme s’il percevait quelque chose de menaçant chez elle. Candide écarta les bras, comme si la bestiole allait lui sauter dessus comme ça, mais le chat prit peur et s’enfuit dans l’autre sens jusqu’à escalader maladroitement un arbre, les pattes écartées de manière totalement non-naturelle jusqu’à parvenir à la dernière branche capable de supporter le poids de l’animal. Candide se plaça sous l’arbre, la bouche en « oh », les yeux levés vers la silhouette.

« Je t’ai fais peur ? »

Dans un réflexe inconscient, Candide tapota la poche gauche de sa veste, pour voir si son flacon de duotine était là, avant d’observer les alentours. Des tombes, bien sûr ; pas très étonnant pour un cimetière. La haute et intimidante silhouette de l’Église trônait quelque part sur sa droite, mais le reste de la ville semblait à une distance folle, presque inconcevable pour ce qui ressemblait à un petit parc-cimetière de l’extérieur. Candide se mit à déchiffrer les noms sur les pierres tombales un par un, cherchant un nom qui lui inspirait confiance. Candice Rainer ; Appla Wilhelm ; Lewis Pepper ; Aurélien Malcolm. À chaque nom, elle essayait d’imaginer un visage, une vie derrière, une existence entière à partir de ces seules informations. C’était quelque chose qu’elle affectionnait particulièrement ; pendant que le commun des mortels avait tendance à éviter le cimetière comme la peste, Candide aimait y passer le plus de temps qu’elle pouvait. Elle s’asseyait au milieu des tombes comme un promeneur sur un banc, puis parlait aux noms qui apparaissaient sur les pierres, en essayant de personnaliser la conversation. Elle avait l’impression, quelque part, de tenir compagnie à ces individus de l’au-delà, eux qui devaient traverser une après-vie bien ennuyeuse à force que personne ne vienne leur prêter attention.

Même si, pour le coup, cette fois-ci, ça n’était pas pour discuter qu’elle était là, mais pour tenter de faire copain-copain avec le chat noir et blanc sur l’arbre. Il n’avait toujours pas bougé de sa chambre ; en fait, il s’y accrochait quelque peu désespérément, et de temps à autres, laissait échapper un petit miaulement qui ressemblait de plus en plus à de la détresse. Oh-oh. Un chat qui avait le vertige ? C’était la meilleure… Parce que sur les mille raisons qui pouvaient empêcher ce chat de redescendre, pour Candide, c’était le vertige. Logique !

« Tu es coincé ? » Le chat sembla mollement lui prêter attention, et ses jambes tremblotèrent alors qu’il se réajusta à la branche qui vibrait dangereusement. Candide se mordit la lèvre. « Attends, je te rejoins alors, petit bras cassé... » Elle regarda autour d’elle, s’excusa auprès d’une tombe et prit appui sur celle-ci pour rejoindre les branches les plus basses de l’arbre. Puis, d’un geste vif, elle parvint à se propulser au plus bas de l’obstacle, sur une grosse branche latérale, et émit un petit rire en signe de victoire. « HA ! Je suis vraiment aussi agile qu’un chat ! Qu’est-ce que j’arrête pas de répéter à tout le monde ? » « Tout le monde », bien sûr, étant un mélange de qui voulait l’entendre, ce qui était peu de personnes, et les quelques gens qui partageaient sa vie, et qui n’en pouvait plus de l’entendre sans cesse se comparer à un félin pour un tout ou un rien. « Un peu plus haut, et... »

L’expression « légère comme une plume » s’appliquait d’ordinaire à Candide, promis juré, mais pas dans ce contexte précis. Au moment où elle prit appui sur une branche un peu plus haute, et, de ce fait, mis tout son poids sur une seule jambe sur l’autre branche qui la maintenait suspendue, un craquement sinistre retentit. Candide ne se souvenait plus très bien de ce qu’il s’était passé entre-deux, mais elle voyait encore un tronc et des branches floues passer devant elle à toute vitesse, plus une vive douleur dans la jambe qui avait ramassé le choc de la chute. Assise sur le sol, elle regardait le chat qui continuait de miauler de temps en temps, bien que Candide avait l’impression d’entendre une moquerie. Elle lui fit un geste quelque peu obscène en prenant une mine vexée, et examina sa cheville. À peine la frôla-t-elle de ses doigts que la douleur irradia son corps entier et elle grimaça en poussant un petit gémissement de lassitude.

« Mon pauvre petit chat, il semblerait qu’il va falloir changer de programme... » Elle sortit son téléphone d’une poche de sa veste en cuir, l’examina rapidement pour voir s’il n’avait pas subi de dégâts avant de l’ouvrir -car c’était une antiquité de type téléphone à clapet, de taper le numéro d’urgences et d’attendre que quelqu’un réponde. Tut, tut, tuuuuuut… « Hallo ? » Elle laissa d’abord passer un silence en avalant sa salive, réalisant qu’elle ne savait absolument pas par quoi commencer. « Il faudrait venir au cimetière, il y a un chat coincé dans un arbre… J’ai tout essayé pour le faire descendre. Vraiment, vraiment tout. » Elle laissa la personne répondre à l’autre bout du fil, approuvant quand il le fallait, puis indiqua sa position exacte, avant de raccrocher. Puis, elle releva les yeux vers le chat, qui semblait avoir trouvé un certain équilibre mais n’avait toujours pas l’intention de tenter une descente. « T’as de la chance, on t’envoie une équipe entière ! » Elle tourna les yeux vers la tombe sur laquelle elle avait pris appui pour monter sur l’arbre, l’air soudain songeuse. « C’est toi qui m’a fait tomber c’est ça ? Tu n’as pas aimé que je grimpe sur ta tombe ? Eh bien je te présente toutes mes excuses, je la nettoyerai, mais ça n’était pas une raison pour me faire tomber, c’était une bonne cause, après tout... »

Le silence ne retomba pas sur le cimetière à mesure que le temps passait, bercé par la voix claire de Candide qui ne semblait jamais tarrir de choses à dire et redire à ces chers amis les morts.


(c) Dadaorum
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