Contexte - Il est venu le temps des contes

Contexte

- Il est venu le temps de conter -

Un feu crépite dans le noir de la nuit, éclairant un visage déformé par un sourire. Dans une main, un cœur palpitant et encore battant, pulsant au même rythme que son pouls, bien vite lancé dans les flammes qui s'empressent de le dévorer, éteignant définitivement une précieuse vie. Il faut attendre quelques longues minutes avant que la lueur orangée ne s'assombrissent. Une lourde fumée noire étouffe le brasero et commence à s'étendre sur le sol, faisant disparaître tout ce qu'elle touche. Elle s'arrête bien vite, presque au bord des chaussures du visage souriant. Dans une main, la personne tient un morceau de parchemin, minuscule et roulé sur lui-même. Une si petite chose si précieuse ! Une malédiction qui a été volée à sa propriétaire, alors qu'elle-même prévoyait de la jeter. Un joli tour joué à cette méchante reine. Une voix s'élève, s'échappant des lèvres souriantes, lisant les quelques mots écrit sur le papier. Le temps qui avait suspendu son cours pour écouter ces terribles paroles inexorables reprend, comme rappelé à lui. La fumée, figée sur le sol, reprend sa funeste tâche. La main qui tenait le cœur est la première à se faire avaler, suivit du visage souriant, et le sort noir s'étend dans le monde enchanté, traversant les frontières jusqu'aux mondes connus et inconnus.

Le monde se reforme dans une charmante ville qui n'existait pas auparavant. Elle surgit au creux des montagnes, dans une plaine inhabitée; mais qui pourrait s'apercevoir de cette apparition soudaine ? Aucun témoin ne remarque le microcosme qui vient de s'installer là. Un grand village, presque une petite ville, se tient maintenant là, et rien ne semble manquer pour que la vie puisse y fonctionner parfaitement. Le centre-ville est occupé par une église, comme dans tout bon village des environs, d'une mairie bien sûr pour diriger, de commerces, même d'un hôpital, et bien sûr d'habitations diverses et variées pour loger tout le petit monde qui va bientôt s'installer dans cette ville. C'est qu'il faudra bien s'installer, car rien n'y bougera pendant longtemps.

Vingt-huit ans. C'est le temps qu'il faudra pour que quelqu'un vienne troubler ce fragile équilibre. Quelqu'un suivit d'une poignée de personnes. Alors que rien n'avait approché ce village durant tant d'années, voilà qu'ils arrivent d'un seul coup sur le sol de Bourg-Le-Conte. Et lorsqu'ils décident de rester une nuit de plus dans ce petit univers, les cloches de l'église, qui n'avaient jamais sonné depuis sa création résonnèrent dans les rues. Le temps retrouve à nouveau son cours, l'engrenage qui s'était arrêté tourne à nouveau sans prêter attention à ce qui pourrait gêner son fonctionnement.

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Annexe du Contexte

- Ce qu'il faut retenir -

• Personne ne sait qui a lancé la malédiction, ni qu'elle a été volée.
  
  
• Bourg-Le-Conte est un charmant grand village logé entre les montagnes des Alpes, entre les frontières des pays européens, berceau des contes de notre enfance.
  
  
• Cette ville est dirigée par un maire, évidemment, et tout le monde connait son existence. Pourtant, impossible de se rappeler de qui il est ! Et lorsque l'on souhaite le rencontrer, il y a toujours une bonne excuse pour ne pas le voir. Curieux non ?
  
  
• Fait étrange, mais auquel personne n'a jamais prêté attention, personne ne vient réellement de Bourg-le-Conte. C'est-à-dire que malgré les souvenirs flous d'une journée qui se répète inlassablement, tout les habitants sauront vous dire qu'ils sont arrivés il y a deux jours, deux ans, vingt ans, sans jamais être né dans la ville, ni eu sa famille vivant ici.
  
  
• 28 ans ont passé, l'arrivée d'un petit groupe de personnes en ville remet en marche le temps. Avant, c'est la même journée qui se répète inlassablement sans que jamais rien ne change.
  
  
• Personne ne peut sortir de la ville, et lorsque quelqu'un essaie, il se retrouve mystérieusement occupé par autre chose. S'il persiste, des accidents se produiront, l'empêchant encore de partir.
  
  
• La vie de la plupart des habitants n'est pas toute rose, elle est même plutôt malheureuse. Le sort noir fait disparaître les fins heureuses, excepté pour certains heureux bénéficiaires, la plupart étant les méchants des contes, n'ayant jamais connu de fin heureuse auparavant.
  

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